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La Victoire de Samothrace, un chef-d’oeuvre arrivé à Paris en puzzle

La Victoire de Samothrace est l’une des oeuvres les plus célèbres du Louvre. Une statue majestueuse dont les ailes déployées et les vêtements tourbillonnant au vent sont superbement mis en valeur par le grand escalier. S’il manque aujourd’hui encore des fragments de cette Victoire, probablement disparus à jamais, celle-ci avait encore moins fière allure lorsqu’elle fut découverte au 19e siècle.

Diplomate et archéologue français, Charles Champoiseau est en mission au consulat d’Andrinople (aujourd’hui Edirne, Turquie) en 1862 lorsqu’il décide d’entreprendre des fouilles archéologiques en Samothrace, île grecque de la mer Égée. Il sait l’Empereur Napoléon III passionné d’archéologie et d’histoire, et pense pouvoir lui trouver un joli cadeau parmi les ruines du très ancien sanctuaire des Grands Dieux.

Très rapidement, le 25 avril 1863, les ouvriers font une découverte exceptionnelle : différentes parties d’une grande statue féminine ainsi que des fragments d’ailes. On en déduit que celle-ci est une Victoire, divinité grecque chargée de couronner les vainqueurs d’une bataille.

La statue arrive en puzzle à Paris et, en 1866, après un premier travail de remise en état, le bloc principal du corps est exposé. Seul. Quant au piédestal, Champoiseau l’avait laissé sur place, pensant que les blocs de marbre gris qu’il avait trouvés formaient un tombeau. C’est en 1875 que ces blocs furent à nouveau examinés, et l’on découvrit qu’ils formaient en fait la proue d’un navire servant de base à la statue. Un premier essai de remontage est effectué dans la cour du Musée du Louvre en 1879. S’avérant concluant, une reconstitution complète du monument est décidée.

La zone de la ceinture fut reconstituée en plâtre; la partie droite du buste, d’origine, reposée sur le corps; la partie gauche refaite en plâtre; l’aile gauche, très fragile, consolidée par une armature métallique; et enfin l’aile droite, manquante, reconstituée en plâtre d’après celle de gauche par symétrie opposée. Seuls la tête, les bras et les pieds ne furent jamais reproduits.

Une magnifique restauration, qui donne au monument un caractère iconique que l’on ne pourrait imaginer autrement aujourd’hui.

Que de prouesses que cette victoire !

 

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