Site icon Un jour de plus à Paris

L’origine insolite des noms de quartiers de Paris (Champs-Élysées, Montorgueil, Montparnasse)

Contrairement aux apparences, le parisien est taquin, et sait faire preuve d’auto-dérision. C’est en effet pour se moquer de sa condition, ou plus généralement des défauts de son environnement, qu’il baptisât certains quartiers de Paris. Des quartiers aujourd’hui connus dans le monde entier, dont on ne soupçonne pas l’humour originel…

Les Champs-Élysées

Dans la mythologie grecque, le royaume des morts (les Enfers, à ne pas confondre avec l’enfer chrétien) était divisé en différents jardins où résidaient les âmes en fonction de leur vie terrestre. Les Champs-Élysées, lieu doux et agréable, était réservé aux héros ainsi qu’aux âmes vertueuses.

Créée en 1674 par André le Nôtre pour prolonger le jardin des Tuileries, les Champs-Élysées ont été construits dans une zone marécageuse hors des limites de Paris, qui franchissait notamment le Grand Égout, ruisseau à ciel ouvert qui déversait dans la Seine les eaux usées de la capitale.

C’est donc pour se moquer de cette voie royale aménagée dans une zone peu recommandable que les parisiens utilisèrent le terme de Champs-Élysées, paradis éternel !

Montparnasse

Un autre emprunt à la Grèce, puisque le Mont Parnasse est une montagne mythique grecque, consacrée au dieu Apollon et ses Muses, où se situe le célèbre sanctuaire de Delphes.

Apollon et les Muses, Andrea Appiani, Galerie d’Art Moderne de Milan

Au 17e siècle, les étudiants du quartier latin voisin aimaient se retrouver au sommet d’une petite colline artificielle du sud de la ville, où s’amassaient sable et gravats, pour y réciter des poèmes. La colline prit alors le nom de Mont Parnasse, non sans une certaine ironie, en référence au lieu de séjour d’Apollon et des neuf muses, protecteurs des arts et de la poésie.

Montorgueil

Au Moyen-Âge, la rue Montorgueil, appelée ainsi à partir du 13e siècle, menait à une décharge publique, dont l’amoncellement d’ordures forma avec le temps une colline de 16 mètres de haut ! Son sommet, que l’on situe au niveau de l’actuelle rue de Beauregard (d’où le nom…) était appelé Mont-Orgueilleux (vicus Montis Superbi).

Ironie encore que ce « Mont Orgueil », l’un de ces 7 péchés capitaux !

 

 

Quitter la version mobile