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Promenade sur les Grands Boulevards

Les Grands Boulevards ont toujours été synonymes d’un certain état d’esprit : celui du plaisir et des divertissements. Lieux de vie typiquement parisiens, ils ont connu leur apogée au 19e siècle, époque où se trouvaient alors les cafés les plus élégants de la capitale et les théâtres les plus réputés. C’est également sur les Grands Boulevards que venaient parader les touristes du monde entier venus assister aux Expositions Universelles, ou encore ici que sont apparus tous les accessoires de la ville moderne tels que les lignes de transport en commun, les kiosques à journaux, les urinoirs ou les colonnes Morris… 

Fabuleux catalogue d’architecture, une promenade sur les Grands Boulevards permet aussi de découvrir différents styles et époques, de Louis XVI  à Louis-Philippe, et certains des monuments les plus emblématiques de Paris, comme l’Opéra Garnier. 

Même si les modes ont changé au 21e siècle, et que les Grands Boulevards ne sont plus le centre des plaisirs qu’ils furent autrefois, de nombreuses traces de ce glorieux passé sont à découvrir lors d’une agréable balade depuis la Madeleine jusqu’à République. 

Un peu d’histoire

Construits sous Louis XIV à l’emplacement d’anciens remparts qui entouraient la rive droite de Paris, les Grands Boulevards furent la première grande promenade de la capitale. Sur plus de 4 kilomètres, les parisiens découvrirent les plaisirs de la flânerie à l’ombre des arbres. Dans la partie ouest, la noblesse et la finance firent construire de magnifiques hôtels particuliers, tandis que dans la partie est – appelée boulevard du Crime – s’installèrent de nombreuses attractions populaires. Une effervescence qui attirera des quantités de cafés, salles de spectacles, magasins et galeries, qui feront des Grands Boulevards le symbole de l’art de vivre parisien au 19e siècle. 

La balade

Débuter la balade place de la Madeleine

Commencée en 1764, la construction de l’église de la Madeleine s’est arrêtée lors de la Révolution Française. En 1806, Napoléon décida de raser l’édifice et de le remplacer par un Temple de la Gloire dédié à son armée. Inachevé à la chute de l’Empire, le bâtiment sera réaffecté au culte chrétien tout en gardant son style néo-classique. Inauguré en1842, sa construction aura duré près de 80 ans ! 

Au n°2 (angle de la rue Caumartin), se trouve le vestige d’un étonnant hôtel particulier construit en 1779 pour Charles-Marin de La Haye des Fossés, fermier général du roi. Le toit était occupé par une terrasse décorée de colonnes, pyramides et arcs de triomphe qui cachaient les tuyaux de cheminée. De plus, deux petits pont chinois permettaient de traverser un ruisseau qui distribuait l’eau dans les salles à manger les bains de l’hôtel. De quoi vous donner une idée du faste et du luxe qui entouraient les hôtels des Grands Boulevards au 18e siècle…

Dessin de l’Hôtel Marin-Delahaye en 1779

L’hôtel a depuis été surélevé, et partiellement modifié. Plus rien malheureusement ne subsiste de ces décorations excentriques. 

Cette salle de spectacle mythique, qui a accueilli les plus grands artistes français et internationaux, a été créée en 1888 par Joseph Oller, fondateur d’un autre cabaret mythique : le Moulin Rouge. Il installe tout d’abord une montagne russe, qui sera interdite par le préfet de Paris, remplacée en 1893 par salle de spectacle de 2.000 places. Transformé par la suite en cinéma, occupé par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale, L’Olympia sera racheté en 1954 par Bruno Coquatrix, qui en fera le célèbre music-hall. 

14, boulevard des Capucines, au niveau de l’Hôtel Scribe, un écriteau rappelle qu’ici, le 28 décembre 1895, eut lieu la première séance de cinéma en public. C’est dans les sous-sol de l’ancien Grand Café que les frères Lumière, en toute confidentialité, ont présenté à 33 curieux 10 films animés sur un mur. Ce fut le début du cinéma. 

Monument symbolique du Paris Haussmannien, l’Opéra Garnier est l’oeuvre de l’architecte Charles Garnier, âgé de 35 ans seulement, qui a remporté un concours lancé par Napoléon III en 1861. 

L’une des oeuvres que vous pouvez voir sur la façade, intitulée « La Danse », fut l’une des oeuvres les plus controversées du 19e siècle. Découvrir son histoire 

À savoir :

En 1828 sont nées à Paris les premières lignes de transport en commun, effectués avec des voitures à cheval. L’une des premières lignes, et des plus connues, fut celle appelée « Madeleine-Bastille », qui traversait les Grands Boulevards.

Au 5, boulevard des Italiens, vous pouvez voir un très joli passage couvert, le dernier construit à l’époque d’Haussmann. Reconstruit à l’identique en 1995, c’est un fabuleux témoin de l’âge d’or des passages couverts parisiens

Continuez tout droit, et prendre le Boulevard Montmartre. Avancez jusqu’au 11 Boulevard Montmartre.

Vous vous trouvez devant le passage des Panoramas, l’un des tous premiers passages couverts construits à Paris (1799). L’éclairage public au gaz sera expérimenté pour la première fois dans la capitale dans ce passage, en 1817. En face se trouve le passage Jouffroy (1847), premier passage dont la structure est intégralement conçue en métal et en verre.

Cette mythique salle de cinéma, qui a ouvert ses portes en 1932, est l’un des plus beaux exemples de l’architecture Art Déco à Paris.

A.hellmann – CC BY-SA 4.0

Continuer tout droit jusqu’à l‘Arc de Triomphe de la Porte Saint-Denis (Boulevard Saint-Denis)Cette porte, dédiée aux victoires militaires de Louis XIV, a été construite en 1672 sur l’emplacement de l’ancienne fortification détruite pour créer les Grands Boulevards. 

Vous trouverez quelques dizaines de mètres plus loin la porte Saint-Martin, également construite en l’honneur de Louis XIV, en 1674. 

 

Fin de la balade. Vous pouvez allez boire un verre sur la place de la République, ou profiter de l’agréable atmosphère le long du Canal Saint-Martin.  

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