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L’oeuvre d’art au coeur de Paris que personne ne remarque

L’art à Paris ne se résume pas aux collections présentées dans les musées. Il est partout, et de nombreuses oeuvres en plein air peuvent être découvertes lors de vos promenades. Mais pas toutes ne sont mises en valeur, où leur emplacement d’origine ne sont plus adaptés. C’est le cas notamment d’une oeuvre d’art installée en face de Beaubourg, dans la très fréquentée rue Rambuteau : le Grand Assistant de Max Ernst. Une oeuvre que pratiquement aucun passant ne remarque !

Offerte au Centre Pompidou à la suite d’un don de l’artiste en 1975, l’œuvre est présentée depuis 1996 perchée sur un socle de la rue Rambuteau, au croisement de la rue de Brantôme, dans le 3e arrondissement. Mi-homme mi-oiseau semblant se préparer à un envol improbable, l’artiste allemand Max Ernst (1891-1976) le qualifia d’Humanoïde lors de sa réalisation en 1967.

Peintre et sculpteur allemand né à Brühl en 1891, figure majeure des mouvements Dada et Surréaliste, Max Ernst s’installe pour la première fois à Paris en 1913. De retour en Allemagne, il expérimentera des nouvelles techniques créatives, comme le frottage, réalise des collages, puis s’essaye à la sculpture à partir de 1930. L’oiseau fut d’ailleurs l’un des motifs les plus récurrents dans l’oeuvre abondante de Max Ernst, fasciné par sa symbolique, que le socle de la rue Rambuteau renvoie à sa fonction de totem dans les civilisations amérindiennes.

Son oeuvre polymorphe, composée de bizarreries qui résistent au regard et se jouent des interprétations, est aujourd’hui reconnue comme l’une des plus importantes du 20e siècle. Une production artistique qui s’étend sur plus de 70 ans, dont pratiquement la moitié passée en France et à Paris. Naturalisé français en 1958, Max Ersnt est mort à Paris en avril 1976. Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise.

L’oeuvre visible rue Rambuteau est une copie de l’original conservé dans les collections de la Fondation Pierre Gianadda, en Suisse. Une réplique est également visible à Amboise, offerte par l’artiste à son maire de l’époque, Michel Debré, pour l’avoir accompagné dans ses démarches de naturalisation.

Si vous passez rue Rambuteau (ou à Beaubourg…), pensez donc à lever la tête !

 

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