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Les anciennes statues des places Royales

Symboles de la puissance royale et véritables merveilles d’architecture et d’urbanisme, les places royales de Paris furent aussi les premières victimes de la Révolution Française, proies faciles, et hautement symboliques, du rejet de la monarchie par la population. 

Aujourd’hui lieux paisibles de flâneries, également réputées dans le monde entier pour leurs élégances, ces places connurent toutes une histoire mouvementée, symbolisée par les statues qui les décorent. Des emblèmes politiques qui ont bien changé depuis la fin du 18e siècle !

Place des Vosges

De son ancien nom « Place Royale », la première des 5 places royales de Paris fut achevée en 1612, inaugurée à l’occasion des fêtes de fiançailles de Louis XIII avec l’infante d’Espagne. À l’initiative de Richelieu, une statue de Louis XIII fut érigée sur le terre-plein central en 1639. Cette ancienne statue représentait le roi à cheval.

Statue détruite le 11 août 1792.

La statue actuelle de la Place des Vosges, représentant également Louis XIII à cheval, fut installée au même endroit en 1825.

Place Dauphine

La première statue équestre d’Henri IV fut inaugurée en 1614. Elle comportait à chacun des angles de son piédestal des statues d’esclaves. Alors que la statue équestre d’origine fut détruite à la Révolution française, les captifs sont eux aujourd’hui visibles au musée du Louvre.

Jean-Baptiste Lallemand, détail – Musée Carnavalet

La statue actuelle est l’œuvre du sculpteur François-Frédéric Lemot. Elle fut inaugurée le 25 août 1818.

Place des Victoires 

Afin de célébrer la fin de la Guerre de Hollande et la victoire de l’armée française, Le Duc de la Feuillade créé une place pour la ville de Paris en hommage au souverain. Pour symboliser la supériorité du Royaume de France, la statue d’origine de la Place des Victoires était une figure pédestre du roi couronné par la Victoire. À ses pieds étaient enchaînés 4 esclaves représentant les nations vaincues. 

Pour magnifier l’oeuvre, quatre grands fanaux de marine éclairaient en permanence la place, et sa statue.

La statue fut détruite en 1792, tandis que les esclaves sont aujourd’hui eux aussi visibles au Musée du Louvre

La statue équestre actuelle fut élevée en février 1816.

Place Vendôme

Pour créer une place en l’honneur de Louis XIV encore plus belle que la Place des Victoires, Louvois, Ministre de la Guerre du roi, décide la construction de la place des Conquêtes, actuelle place Vendôme. Il fut décidé cette fois-ci d’y ériger une statue équestre du roi. Cette statue fut sculptée en 1692… puis déboulonnée le 13 août 1792. 

La statue équestre de Louis XIV fut remplacée par la colonne Vendôme en 1810, imitation de la colonne Trajane de Rome.  Recouverte d’une chape coulée avec le bronze de canons confisqués aux armées russes et autrichiennes, elle était surmontée d’une statue de Napoléon.

La première statue de Napoléon le représentait en costume d’empereur romain. Sous la monarchie de Juillet, ce fut une statue de Bonaparte en petit caporal qui se trouva au sommet de la colonne.

source : Bibliothèque nationale de France

Puis, sur ordre de Napoléon III, ce fut une statue similaire à celle de 1810 qui fut rétablie en 1863.  L’ancienne statue de Napoléon en petit caporal fut transférée quant à elle dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, toujours visible aujourd’hui.

La Colonne fut encore abattue le 16 mai 1871, lors de la Commune de Paris, à l’initiative du peintre Gustave Courbet.

Reconstruction de la Colonne Vendôme, 1873

La statue actuelle, similaire à celle érigée sous Napoléon III, représente Napoléon en César, drapé à la romaine et couronné de lauriers.

Place de la Concorde

La dernière des places royales parisiennes fut décidée en 1748 par la ville de Paris, afin de célébrer la guérison du roi Louis XV. La « Place Louis XV » est donc érigée à la place d’un ancien marécage à la sortie du jardin des Tuileries, à proximité immédiate du faubourg Saint Honoré, quartier à cette époque en plein essor. La statue équestre de Louis XV est posée le 23 février 1763, et sera  fondue le 11 août 1792.

Nommée ensuite « Place de la Révolution », la place accueillera en1793, sur le piédestal de l’ancienne statue équestre du roi, une statue de la Liberté.

En 1835 sera érigé l’obélisque de Louxor, que le vice-roi d’Egypte a offert à la France. Un monument toujours visible aujourd’hui au centre de la place.

Érection de l’obélisque de Luxor sur la Place de la Concorde le 25 octobre 1836 – François Dubois, Musée Carnavalet

 

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