Ville doublement millénaire, Paris a connu de gigantesques transformations au 19e siècle. Une évolution qui a malheureusement effacé une grande partie du patrimoine médiéval de la capitale. Mais rassurez-vous, tout n’a pas intégralement disparu ! Dans le Marais notamment, où de rares – mais somptueux – témoins illustrent le riche passé médiéval de Paris. De la plus vieille maison de Paris au dernier cloitre médiéval en passant par une enceinte militaire du 12e siècle, balade à la découverte du patrimoine médiéval à Paris.
- Départ Métro Saint-Paul (ligne 1). Prenez la rue du Prévôt. Longue allée étroite et obscure traversée par une rigole, elle illustre ce qu’étaient les rues à Paris au Moyen-Age. Avec les qualités d’hygiène que l’on peut facilement imaginer…
- Au bout de la rue tournez à gauche rue Charlemagne et avancez tout droit jusqu’à découvrir sur votre droite un grand vestige de mur médiéval : l’enceinte Philippe-Auguste.
Construite à la fin du 12e siècle pour protéger Paris pendant l’absence du roi, parti en croisade, l’enceinte Philippe-Auguste est la fortification militaire qui conserve le plus de vestiges à Paris. De 80 mètres de long, celle que voyez est la plus longue.
L’enceinte Philippe-Auguste faisait à l’origine 5 kilomètres, 2,5 km rive droite et 2,5km rive gauche. Elle a eu une très forte influence sur l’histoire de Paris puisqu’elle a inclus à l’intérieur de la ville les Halles, faisant de la Rive Droite le centre bourgeois et commerçant, et sur la Rive Gauche l’Université, faisant de cette zone le coeur intellectuel et étudiant de Paris. Deux caractéristiques qui ont traversé les âges.
- Revenez sur vos pas rue Charlemagne et tournez à gauche rue du Fauconnier. Au bout de la rue vous pourrez voir un magnifique bâtiment de la fin de l’époque médiévale : l’Hôtel de Sens.
Résidence des Archevêques de Sens, puissants conseillers du Roi, ce bâtiment a été achevé au 16e siècle. À noter qu’il a été considérabelement remanié lorsque la Mairie de Paris l’a racheté au début du 20e siècle pour le transformer en bibliothèque spécialisée.Sur le haut du bâtiment, vous pouvez remarquer une boule noire avec une date : 29 février 1830. C’est un boulet de canon, rappel de la Révolution de Juillet 1830.
Prenez la rue du Figuier puis tournez à gauche rue de Jouy. Continuez rue François Miron jusqu’aux immeubles situés aux numéros 11 et 13. Ces maisons médiévales sont datées du début du XVIe siècle, probablement autour des règnes de Louis XII et François 1er. Elles ont été réhabilitées au 20e siècle lors d’une campagne visant à retrouver le rare patrimoine médiéval parisien après les travaux, et démolitions, de l’époque Haussmannienne.

Continuez tout droit jusqu’à l’arrière de l’Hôtel de Ville de Paris, centre de l’administration parisienne depuis le 15e siècle. Tournez à droite et prenez la rue des Archives.
- Au 24 rue des Archives vous pouvez découvrir le Cloitre des Billettes, unique cloitre médiéval conservé dans Paris. Celui-ci n’est malheureusement pas ouvert tous les jours… Des expositions y sont néanmoins souvent organisées, vous permettant de le découvrir gratuitement.
- Plus loin, au 40 rue des archives, se trouve la maison dite de Jacques Coeur. Marchand du 15e siècle, il fut l’un des hommes les plus riches qu’ait connu le Moyen-Âge. La demeure que vous pouvez voir a été considérablement réduite et modifiée par le temps.
- Continuez encore jusqu’au numéro 58 de la rue des Archives. Intégré à l’Hôtel de Soubise, aujourd’hui siège des Archives Nationales, le portail que vous pouvez voir est l’unique vestige de l’ancien Hôtel de Clisson, construit au 14e siècle par le connétable Olivier de Clisson. Racheté en 1553 par François de Lorraine, Duc de Guise, cette maison fut le quartier général du parti catholique lors des guerres de Religion.
Un peu de marche maintenant jusqu’à la dernière étape, et pas des moindres, puisque vous finirez cette balade devant la plus vieille maison de Paris ! Il faut pour cela vous diriger 51 Rue de Montmorency (continuez tout doit rue des archives, tournez à gauche rue des Haudriettes, tournez à droit rue du Temple, puis tournez à gauche rue de Montmorency).
Classé monument historique depuis 1911, cette maison a été commandée par Nicolas Flamel après le décès de sa femme Pernelle en 1397. Elle avait pour vocation d’héberger les indigents en échange de prières quotidiennes, comme l’expliquent les inscriptions en vieux français que l’on peut encore lire sur la façade en pierre sculptée.
Nicolas Flamel est avant tout connu pour sa légende. Il aurait en effet réussi à fabriquer la pierre philosophale, permettant de transformer les métaux en or et d’atteindre l’immortalité. L’histoire, elle, raconte que Nicolas aurait simplement hérité de la fortune de sa femme. Moins impressionnant, mais sans doute plus véridique !